Entre le marteau et l’enclume…

Ce mercredi soir  24octobre se tenait à Buzet-sur Tarn un conseil municipal avec à l’ordre du jour l’avis sur le permis de construire sur le projet porté par la société Terra 2, bâtiment de 7ha sur 16 ha dans la zone des » Portes du Tarn ».

Merci mesdames et messieurs pour ce débat démocratique.

En cette époque où nombre d’élus municipaux se questionnent et doutent, il fallait vous  entendre pour comprendre les difficultés qu’il y a à assumer ses engagements sans se départir de ses convictions.

Se vouloir honnête vis-à-vis de ses concitoyens et porter sa ville vers le meilleur est un véritable parcours du combattant.

Il faut le savoir, le dire haut et fort, c’est un véritable dilemme que cette équipe soudée autour de son maire est obligée d’affronter parce que la commune dispose d’un droit du sol.

Par le passé…

Cette équipe, à l’époque non élue était majoritairement  opposée à l’installation des Portes du Tarn telle que proposée.

Ils avaient construit une alternative tournée vers l’avenir, tenant compte de l’environnement et des enjeux climatiques aujourd’hui plus encore pointés du doigt.

Leur travail a permis des avancées sur ce dossier mais ils n’ont pas gagné la partie.

Ils demeurent vigilants, persistent à considérer l’intérêt général. Conscients des risques, ils refusent de céder à la facilité de dire oui à n’importe quoi.

Non pas à n’importe quoi en fait. Ce bâtiment que certains veulent voir sortir de terre sur la zone est un bâtiment démesuré mais nous nous sommes déjà beaucoup exprimés sur ce sujet.

Les élus de Buzet mettent en avant le poumon vert que représente leur territoire. Ils craignent en disant oui à Terra 2 d’ouvrir la boite de Pandore.

Ils évoquent avec une multitude d’arguments les difficultés qui seront rencontrées faute d’infrastructures routières cohérentes.

Entre cœur et raison.

Les débats ont été riches, argumentés, transparents, ouverts et sincères.

Même si à Villemur il y a des évolutions positives, force est de reconnaitre qu’un conseil comme celui de Buzet est loin d’être la norme, ça aussi il faut le dire.

A Buzet, rien n’est « ficelé » d’avance. Le conseil à même été interrompu pour donner la parole au public.

Le cœur, nous avons vite compris qu’il était majoritairement pour ne pas dire unanimement opposé au projet Terra 2.

La raison, elle amène à se positionner en tenant compte de différents aspects qui peuvent échapper à ceux qui ignorent ou feignent d’ignorer les arcanes du pouvoir.

Le pouvoir, oui c’est ça, une question de pouvoir.

On peut s’interroger sur celui des élus de base.

Sans même exagérer, dans notre démocratie il vaut mieux être un courtisan que porter courageusement des valeurs.

Nous savons tous que les courageux font rarement carrière dans ce monde ou la finance règne en maître. Les lobbys sont plus intéressants que le peuple.

C’est un véritable choix politique que de persévérer envers et contre tous ou presque.

Un choix à expliquer aussi aux habitants qui se laissent prendre au leurre de l’emploi, ce  que l’on peut comprendre.

Trop simpliste la possibilité de transformer une commune aux élus déterminés et respectueux des choix de vie de ses habitants en un bouc émissaire.

Si les projets en vue n’aboutissent pas c’est la faute de…

Si les impôts augmentent c’est la faute de…

De toute façon si plus tard les désagréments et risques se concrétisent durement et durablement ce sera aussi votre faute mesdames et messieurs les élus, alors, vous voilà coincés entre la peste et le choléra…

Subir où mourir, doit-on choisir ?

Au risque de mourir tout de même avec en plus le sentiment de culpabilité de n’avoir pas respecté ses convictions.

La finance…

Il faut hélas le considérer l’argument financier.

On peut indéfiniment rediscuter les prétendues retombées fiscales  des uns, des autres, les mettre dans la balance avec les nuisances engendrées.

Le mal est fait, les Portes du Tarn sont là, des sommes importantes ont déjà été engagées, d’autres plus faramineuses encore le seront sur  la durée.

Si rien ne s’installe rapidement sur les lieux, qui va payer ?

Nous, nous tous, vous comme moi, les habitants de Val’Aïgo comme ceux de la Communauté de Communes Tarn Agout. Les habitants du 31 comme ceux du 81.

Oui tout le monde de toute façon est déjà entrain de payer pour des volontés initiées par certains décideurs bien mal inspirés mais puissants. Aujourd’hui que risquent-ils ?

Nous allons tous payer financièrement, moralement, humainement, écologiquement.

Alors faut- céder au chantage ?

Il faut travailler à éviter le pire sans croire au miroir aux alouettes que dressent quelques prévisionnistes enchanteurs.

Il faut tout considérer, les arguments pour, les arguments contre, en sachant que les promesses rendent les fous joyeux et qu’une charte n’a aucune valeur juridique. Nous sommes bien placés pour le savoir.

Il faut aussi prendre en compte le vicieux manque de transparence qui règne sur le projet et se dire qu’une fois qu’il sera autorisé plus grand monde n’aura le pouvoir de contrôler quoi que ce soit.

Je, oui je vous comprends, élus de Buzet, je partage viscéralement vos convictions, vos doutes, vos colères, vos déceptions…

Qu’aurais je fait à votre place ?

7 votes défavorables – 7 votes favorables avec des réserves modifiées en cours de conseil – 2 abstentions.

Quand les questions et les doutes s’ancrent.

Source : https://e-metropolitain.fr/2018/03/29/occitanie-cluster-filiere-transport-logistique-futur

Qui est dupe, qui croit en un pouvoir réel du droit du sol ? Qui croit après l’enquête publique et tous les avis argumentés qu’il sera tenu compte des réserves émises par un conseil municipal ?

Nous avions déjà eu le sentiment que de fortes pressions au niveau des subventions poussaient Val’Aïgo à intégrer le SMIX. Nous ressentons encore une fois la même chose. Des instances supérieures qu’il serait interdit de dénoncer ont-elles le droit d’handicaper l’évolution de communes et territoires, de prendre encore une fois en otage ses habitants  pour cause de désobéissance ?

Est-ce cela la démocratie ?

Parlons du SMIX, au-delà de la déception partagée  sur l’absence de   représentativité de Buzet au sein de l’instance, que devient-il le SMIX ?

Son pesant silence suggère t-il son incapacité à peser sur des décisions ?

A-t’il eu son mot à dire en catimini ?

Quand va-t-il enfin siéger ?

Pourquoi ce sentiment que la SPLA 81 avec une grosse majorité de représentants tarnais fait la pluie et le beau temps sur la zone ?

Qui pour s’inquiéter de sa conformité avec la loi NOTRE ?

Pourquoi un tel pouvoir, pour quelles raisons?

A quoi sert une enquête publique si tout est déjà par avance déterminé, encore de la poudre aux yeux, même pas de la poudre de perlimpinpin…

Que peut-on intelligemment installer sur cette zone alors qu’un projet porteur et d’avenir a été rejeté ?

A quels bouleversements vont être confrontés les riverains de la zone et ceux de la RD630 car ne nous trompons pas, l’autoroute souffre déjà de saturation selon les heures.

Allons-nous voir encore bétonner des surfaces agricoles pour répondre à l’amélioration d’infrastructures routières ?

Au final quel sera le coût écologique de cette zone et qui sera en capacité d’exiger des contreparties ?

Trop de flou dans tout ça et comme disait quelqu’une, quand il y a du flou…

En conclusion…

Bien évidement qu’elle est compliquée la position de la commune de Buzet.

Ses élus, vécus comme des empêcheurs de tourner en rond au sein de la CCTA vont l’être aussi au sein de Val’Aïgo qui brille par son absence de positionnement sur le sujet Terra2.

En plus un nouveau Préfet de Région arrive, quelle oreille prêtera-t- il aux différents argumentaires présentés ?

Comment devra –t-il appliquer les directives nationales ?

Quelle sera la marge de discussion ?

Il y aurait tant et tant à dire, les pensées se bousculent comme les interrogations sur les rôles des uns, des autres, sur l’avenir, sur le poids de nos représentants politiques locaux et leurs vertus.

Et puis aussi, sur notre rôle à nous citoyens. Si nous étions plus nombreux à réagir, ne serions nous pas plus audibles ?

N’y a-t-il pas quelques lâchetés à laisser nos élus municipaux seuls face à d’inadmissibles adversités ?

A lire :

http://stsulpice-active-citoyenne.fr/le-sens-des-responsabilites/