Une dent contre…

Parfois ce n’est pas une dent, elle ne suffirait pas, une mâchoire pourrait-elle suffire tant l’envie de mordre nous submerge ?

Nous pouvons tous blesser volontairement ou non et provoquer la colère, la haine, des rancœurs.

Quand nous nous sentons à notre tour  victime d’une injustice, il peut arriver que la colère, le désir de vengeance supplantent l’indignation.

Quand on a le tempérament et la possibilité de s’expliquer clairement et directement avec l’auteur de la blessure, quand on a la chance de ne pas tomber sur un individu si sûr de lui qu’il n’admettra jamais son erreur, quand on a l’intelligence de se remettre aussi en question, l’apaisement peut sortir du dialogue.

Pas forcément le pardon selon la nature, l’injustice de la blessure et surtout selon son origine. Si elle émane d’un proche ou de personne avec qui des liens affectifs se sont noués ce peut être plus compliqué. Il viendra avec le temps.

Plus compliqué aussi quand les récidives se multiplient et vous donnent l’impression d’une forme de mépris. Combien de personnes trop braves se réfugient à force dans l’indifférence et même la solitude de peur de nouvelles blessures. A chacun sa sensibilité que d’aucuns nomment péjorativement sensiblerie.

Ces personnes là se font certainement beaucoup de mal car elles ne sont pas par nature indifférentes, c’est à elles qu’elles font le plus de mal en se retirant de la vie sociale au risque de devenir aigries.

D’autres s’enferment dans la rancune plutôt que de crier leur colère, ça ne se fait pas de dire publiquement ce que l’on a sur le cœur. Il ne faut pas se dévoiler dans cette société prête à exploiter tout ce qui peut ressembler à une faiblesse et même à s’en amuser.

Et pourtant…

Se réfugier dans la rancune, une rancune tenace, destructrice est à la fois mauvais pour le mental et pour la santé physique qui s’en ressentira.

Alors qu’ils auraient bien des compétences et des  qualités pour construire, pour fédérer,  certains rancuniers  finissent par détruire et  quelque part aussi se détruire.

Trop souvent les interlocuteurs n’ont rien à faire de tels sentiments et pire encore les individus haineux aggravent eux même leur situation en se discréditant auprès de ceux qui contre vents et marées veulent sincèrement  leur conserver une amitié certaine et sont déroutés.

La rancune n’a rien de raisonnable, elle ne témoigne pas  d’une force de caractère, elle constitue une impasse relationnelle.

Quand on s’enferme dans la rancune tout échange, même le plus porteur reste inaudible.

Avoir de la mémoire ce n’est pas avoir de la rancune.

Ne pas oublier des injustices, des mésaventures, les blessures, les insatisfactions  aide à se construire, à apprendre à se protéger, même à négocier.

La rancune n’a rien de salutaire. Ce n’est pas par elle que l’on peut affirmer ce que l’on est.

Sans forcément en arriver au pardon pas si facile, nous devrions tous apprendre à dépasser nos rancunes surtout lorsque l’on veut participer, à différents titres  à la vie publique.

A la fin de la cérémonie des vœux Monsieur le Maire s’est ainsi exprimé, « là où il y a la paix, il y a l’amour ».

Voilà une belle phrase !

Œuvrons tous ensemble au moins localement et concrètement, au-delà des différences, par des dialogues respectueux, une écoute attentive, en dépassant nos rancunes, œuvrons à construire dans l’unité, cette paix.

Marie-Gabrielle Gimenez

 

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