Pouvoir et autorité
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Détenir l'autorité nécessite qu'on la crédibilise par la connaissance, la capacité, la personnalité. L'autorité devient alors légitime et efficace. Sans s'y soumettre forcément, on peut être amené à la reconnaître, la respecter voire l'apprécier.
Il ne faut pas confondre ces deux si proches notions sous peine de graves dérives.
Il est nécessaire que l'autorité déléguée à un individu par un groupe, autorise un autre groupe à s'ancrer dans l'opposition, source de débats et de démocratie.
L'autorité déléguée à un individu qui l'assimilerait à un pouvoir naturel conduira celui-ci à modifier cette notion même, en lui donnant une connotation de supériorité et d'égocentrisme. Un tel individu serait alors incapable d'accepter un vrai débat susceptible de le fragiliser ; il s'enfermera dans une rigidité dangereuse conduisant à une autorité forcée ou, face à un contre-pouvoir réactif, à un immense malaise tout aussi pernicieux.
A tous les niveaux de responsabilités (politiques, associatives ou professionnelles) que nous sommes amenés à déléguer, nous devrions rester vigilants et éviter de donner du pouvoir à cette sorte d'individu incapable d'analyser que pour disposer réellement de la plus grande autorité, il est nécessaire d'allier compétence, écoute et popularité.
Dans la fable de Monsieur De La Fontaine «Le Lion s'en allant en guerre », sire Lion reconnaissait à l'âne lourd et au lièvre poltron des capacités ignorées des autres.
Le monarque prudent et sage
De ses moindres sujets sait tirer quelque usage
Et connaît les divers talents.
Il n'est rien d'inutile aux personnes de sens.
Loin de l'esprit guerrier de la fable,appliquons le principe de considération d'autrui à notre vie quotidienne et dans tout ses domaines
Il apparait difficile à certains de s'ouvrir aux autres, écouter, communiquer avec, considérer, allez, un peu de bonne volonté...
Catherine Tizon et Marie-Gabrielle Gimenez