ARRET DES POURSUITES CONTRE DSK :

La terre en tremble, la justice élémentaire aussi.

 

Par Jean Philippe TIZON

Le procureur annonce  l’arrêt des poursuites, la terre se met alors à trembler. S’il n’existe de relations de causes à effets, le symbole n’en demeure pas moins  frappant. Un séisme géologique succède à un séisme politique et moral.

De l’UMP au PS, chacun y allait du principe de précaution d’innocence mais qu’en est-il du principe de précaution de victime surtout lorsque l’individu est une femme immigrée, seule avec un enfant, de condition modeste, aux States ou en Europe ?

Depuis l’affaire Tron, l’ancien secrétaire d’Etat démissionné et en délicatesse avec la justice pour avoir massé de façon trop intempestive les pieds de ses collaboratrices municipales, l’UMP tient profil bas. Pas moyen de faire de la tambouille politicienne de bas étage. Il faut donc balayer devant ses propres orteils.

Une sorte de modus vivendi s’est donc  installée entre la rue de Solferino et la rue de la Boétie. D’ailleurs, il n’y a pas mort d’homme et le libertinage ne se veut-il pas la règle depuis des siècles en ce pays des Lumières tamisées ?

 Sans jouer les pères la vertu, si le libertinage peut se concevoir comme un fait culturel au sein duquel deux individus majeurs pratiquent un jeu sexuel librement consenti, il  n’en va pas de même pour l’esprit de ces affaires.

Elles symbolisent non pas un rapport d’amour ou  de complicité, plus ou moins appréciable pour le conjoint, mais un rapport de pouvoir et de domination psychologique et sexué. «  Tu sais qui je suis …»

Le sentiment d’impunité et d’hyper puissance  jouent comme facteurs jouissifs. Nombre de femmes –plus rarement des hommes- ayant subi ce genre de préjudice rapporte leur peur de porter plainte, de perdre leur boulot et/ou leur famille et la spirale de l’enfer(mement) : domination /rapports forcés/ peur.

Nous ne sommes plus dans le libertinage mais dans l’asservissement. Il est sûrement regrettable que les directions du PS et de l’UMP ne tirent pas des conséquences majeures de ce type d’attitudes détestables au lieu de  se féliciter de l’issue heureuse pour …DSK.

La société se confronte à la banalisation d’attitudes de primates même si cela peut paraître insultant pour ces derniers. Il serait temps de réfléchir à nos comportements et aux contre pouvoirs nécessaires pour les limiter. Entre Barbarie et civilisation, le fil reste ténu. Il dépend de nous tous la possibilité de rester ou non dans la lumière de la raison.

Une justice de classe !

L’autre gène, dans ce qui restera l’affaire DSK,  porte sur le sentiment amer d’avoir assisté à une justice de classe. L’arrêt des poursuites contre l’ancien patron du FMI ne veut absolument pas dire qu’il soit innocent. Ce qui ne veut pas dire qu’il soit non plus coupable. Règne de fait le sentiment de non justice. Sentiment amplifié par les écarts des moyens mis en place.

D’un côté une débauche de moyens financiers, relationnels, de pressions de lobbys et d’Etats, de l’autre une femme de chambre avec un avocat dont un des objectifs est de marquer son époque. Goliath contre David. Que serait-il advenu de M. Dupont ou  M. Durand citoyen français ordinaire embringué dans une histoire similaire aux Etats-Unis ? Poser la question revient à y répondre.

En cette veille d’université d’été et autres primaires, il serait temps que les militantes  de gauche rappellent aux directions du Parti Socialiste et des autres formations de gauche qu’être « socialiste » commence tout simplement par un principe d’éthique : le respect de l’intégrité morale et physique de l’autre.  Loin, très loin d’un sentiment d’impunité/ asservissement.

Malgré tous les plans de communication  possibles ou imaginables, Il demeurera aux yeux de l’Histoire des pâtes aux  truffes  aussi socialement indigestes qu’un certainsrepas de victoire au Fouquet’s. Socialiste avez-vous dit ?

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