CHRONIQUE DE VILLEMURMURE en images et en mots

 

barthelemy2

Par Jean Philippe Tizon


Il en va des périodes comme des humains, partagées entre apathies fatalistes et sursauts créatifs. Le froid, semble revivifier l’esprit local même si certains pessimistes penseront que cela tient du hasard des calendriers. Heureuses connections s’il en est. Alors posons-nous la question : Quel peut donc être le dénominateur commun entre l’inauguration d’une plaque souvenir en la mémoire du pétillant  Poliakof, la visite du non moins pétillant  Guy Gilbert, la projection du film sur « Les molex : des gens debout » et l’organisation du téléthon au Terme ?  Osons l’affirmation tranquille : une forme de délire collectif contre une pensée dominante et  plus précisément  une opposition collective contre une pensée délirante.


Poliakof encadré

Polia 2

Polia3Quoi qu’il en soit  nous avons partagé, la larme gelée à l’œil avec l’inimitable, l’inénarrable conservateur du musée Poliakof,  Julius Karpof, un grand moment d’Histoire locale. Un  moment émouvant où notre conservateur coincé entre son haut-de-forme, son Excellence Monsieur le Consul de toutes les Russies,  monsieur le  Président de l’assemblée populaire locale, maitre Boudix et le vice-président Daniel Régix,  a su comme à son accoutumée, retracer la vie époustouflante d’Emile Poliakof (voir internet sur youtube). Un aventurier des temps modernes. Un chasseur émérite de marionnettes sauvages. D’ailleurs, les marionnettes présentes pour l’apéritix sont apparues satisfaites de se faire gesticuler par quelques vieilles grosses ficelles. Reste maintenant à Villemurmure de créer les conditions politiques pour permettre à son grand homme de reposer au Panthéon de l’Histoire. Un autre épisode à écrire.

 

 

 

« Des Gens debout »

Autre histoire, autre film,  « Les Molex : des gens debout » du réalisateur José Alcala. La lutte homérique et émérite de gens ordinaires que rien ne prédestinait à devenir des résistants à la dérégulation du marché mondial. Un déroulement de la lutte, des coups de Trafalgar –typiquement anglo-saxons-, l’espérance, le doute, tout y est ou presque. De la démarche du cinéaste transpire l’essence  et les sens du conflit. Une résistance « illégale » au regard US mais morale face à un démantèlement légal mais ô combien immoral. Nos gaulois Obélix, Astérix le druide Panoramix n’ont pas pourtant manqué de potions magiques. D’ailleurs, le grand druide, Filippus Bachix le souligne avec force et le ministre Estrosix  se contorsionne verbalement entre les irréductibles gaulois et  la contre-attaque de l’Empire représenté par UN CERTAIN MAC CARTY. Reste une phrase énigmatique : une solution existe mais Christine la garde.

Un seul regret, l’absence de citoyennes et des citoyens de villemurmure et d’ailleurs venus massivement  le 6 novembre 2008 manifester puis organiser -moins massivement- le soutien aux « molex ». Cette absence affadit un peu la portée politique de leur lutte. Merci néanmoins à José Alcala, un ibérix d’origine, d’avoir tourné son œil sur cette lutte exemplaire et en avoir tiré de ses négatifs bien des aspects positifs de ces gaulois râleurs mais dignes voire même intelligents. N’en déplaise à l’Oncle Sam

Molex 1

molex 2

 

Guy Gilbert un loubard pas si balourd

Nous l’attendions tel le Messie, il est arrivé avec ses santiags, son blouson noir et ses ripes au niveau des épaules. Une chanson de Renaud taraude dans la tête, « je lui ai mis une bouffe, il m’a mis une tourniole (…) et il m’a piqué mes grôles ». Bref, il suffit d’imaginer Jésus en Harley visitant la place St Pierre et saluant une Curie guindée par un : « salut les mecs vous sentez un peu le renfermé ». Guy Gilbert un spectacle bien rodé qui décoiffe les bourgeoises en goguettes. Vous l’aurez compris rien à voir avec le très diplomate André Vingt-Trois. Le ton se veut fraternel mais direct. Il dépasse allégrement les conventions.  Il attaque d’entrée le Maire venu le saluer : «  tu es un maire de droite ou de gauche. Tu sais, je rencontre deux types d’élus ceux qui serrent les fesses et ceux qui se lâchent ». Le ton est donné. Son ami, Monseigneur Legall n’échappe pas non plus à sa diatribe de curé des loulous : «  comment un moine qui sent la moisissure peut devenir archevêque ? ». Derrière la mise en scène, se cache aussi un individu très respectueux du rite et parfois des institutions. Le « loubard » dépasse les bornes des mots mais donne des signes d’obéissances en baisant l’anneau épiscopal. Alors Guy Gilbert, un homme hors convention doublé d’un curé très rituel ?

Ses témoignages d’humanité sur les jeunes  dont il s’occupe comme éducateur demeurent un moment fort où le sens du mot Amour peut s’esquisser dans nos consciences. Il faut une bonne dose de passion pour voir derrière des vies délabrées, violentes, des frères ou des sœurs en humanité. Il interpelle toujours les adultes, pauvres ou riches, à partager avec nos jeunes l’essentiel. Cet essentiel qui ne s’achète nul part.

Reste une interrogation en forme de coup de pied de mule du Pape (un coup de pied au cul ecclésiale cela va s’en dire) : Au nom de l’amour, tous les voyous se valent-ils y compris pour ceux de  Neuilly sur Seine ?

Les côtés bling-bling et grande gueule n’ont-ils pas transformés un temps le blouson noir de Dieu en petit papillon de nuit attiré par des scintillements artificiels et des voix doucereuses?

-          Et  mec, mon blouson noir tu l’aimes ou tu le quittes !!!

-          Ouais, ouais, pas de blême. La Rolex de ton pote je l’aime et je la pique…

Décidément,  il faut encore beaucoup d’Amour  accompagné de quelques bouffes ecclésiales.

guy 1

guy 2

 

On a tous raison d’y croire

Voici une transition digne de ce nom aux antipodes du « sans transition » de notre célèbre PPD.

Un bel intitulé de ce téléthon 2010 «  on a tous raison (s) d’y croire ». 

Un slogan œcuménique partagé aussi par le Vatican et la rue de Solferino (siège du Parti socialiste).

Bien entendu, il existe toujours ce côté dame patronnesse de certaines célébrités qui viennent toujours vendre leur dernière production, après avoir larmoyé  sur les malades. A côté de cela, des centaines de milliers de bénévoles, de malades, et de parents ont compensé les carences de l’Etat en matière de santé et de recherches fondamentales.

Ils ont montré que par la volonté et la solidarité, il était possible de dépasser les logiques de rentabilité des laboratoires pharmaceutiques. Les myopathies et autres maladies génétiques n’auraient  pas été rentables. Le coût de la recherche aurait été supérieur aux bénéfices escomptés.  Un beau pied de nez à ces jeanfoutres dédaigneux.

Pour la première fois depuis des lustres, il faut remercier les villemuriens du Terme de s’être mobilisés.  Espérons que l’expérience du Terme sera le signal du  début  d’une grande aventure de Villemurmure.


montage peche1


Petite Moralité

Bref, par ci par là des villemuriens rentrent en résistances réelles et/ ou symboliques.

Ils créent des usines d’utopies réalistes, sources d’espérances.

Comme leurs ancêtres les gaulois, ils ne chantent pas victoire. C’est pour cela qu’ils continuent de temps en temps à mettre le bâillon  à des chanteurs récupérateurs zélés.

Bref, en ce temps, il n’est plus question de serrer les fesses, nous avons tous besoin d’y croire.

100 1048 edited

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Personnaly © 2014 -  Hébergé par Overblog