Nazar – boncuk.

Ouvrir l’œil est un travail de tous les jours.

Dur, dur parfois de ne pas avoir les yeux dans la poche, de ne pas quitter ses objectifs des yeux, d’ouvrir un œil de lynx ou d’aigle en feignant celui d’un fau-con.

L’œil joue l’étonné en ouvrant des yeux comme des ronds de flans, réponse à la flagrante poudre aux yeux qu’on lui jette.

Parfois, regardé d’un œil noir qui lui saute aux yeux, l’œil observe ceux qui se masquant les yeux obéissent au doigt et à l’œil, n’ont pas les yeux en face des trous ou naïvement se mettent le doigt dans l’œil.

L’œil, parfois n’en croit pas ses yeux.

Dans certains rassemblements où on entre à l’œil, où l’on boit à l’œil, on a le temps d’apprécier d’une juste vision les yeux de merlans frits se mêlant aux yeux qui couvent paternellement un clone évoluant.

D’autres, des yeux comme des mitraillettes restent tous yeux, toutes oreilles observant l’œil du maître qui se laisse aller à quelques larmes de crocodiles ou fait des yeux de velours à de futures proies.

L’œil se surprend parfois à jeter un œil noir, un œil sec sur la scène qui se déroule sous ses yeux, le plus souvent pourtant lui vient la larme à l’œil.

Il reporte à plus tard l’entrevue entre quatre yeux, le regard dans le blanc de l’œil.

L’œil ne peut, ne sait, pratiquer œil pour œil, dent pour dent.

Habitué à ne dormir que d’un œil il n’a pas froid aux yeux, reste bon pied bon œil, conscient qu’il est, tant cela crève l’œil qu’il serait à beaucoup agréable, même si on lui fait de l’œil de voir en un clin d’œil notre œil fermer les yeux.

Savoir taper dans l’œil de quelques assidus, sortir par les yeux de bien d’autres, l’œil qui se tamponne des honneurs, continue de travailler à l’œil, tenant à son indépendance comme à la prunelle de ses yeux.

 

Marie Gabrielle GIMENEZ

 

Nazar- Boncuk : Amulette Turque protégeant du pouvoir du mauvais œil.

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