Réponse à « Villemurien »

C’est toujours avec grand plaisir que nous lisons vos commentaires car, seul l’échange est susceptible d’enrichir le débat. Nous avons créé le blog pour cela et espérons que vous serez de plus en plus nombreux à y participer.

 

Je tenais donc, en toute sympathie, apporter quelques précisions qui pourront nous aider à mieux nous comprendre, bien que nos propos semblent se rejoindre sur bien des points.

 

Vous faîtes part de l’aspect choquant du titre qui tend, selon vous, à « justifier la violence ». Justifier c’est prouver le bien fondé de quelque chose. Or, à aucun moment il me viendrait à l’idée de justifier ce genre d’actes dont les associations que nous soutenons sont les premières victimes. Le titre synthétisait simplement le lien entre la violence sociale qui déstructure notre société et l’insécurité qui en découle. D’ailleurs, vous l’exprimez très bien en parlant du rôle néfaste des médias qui proposent essentiellement des divertissements visant à abêtir au mieux, à inciter une attitude répréhensible au pire. Sélectionner les programmes pour nos enfants est déjà, et en cela vous avez tout à fait raison, un moyen de limiter l’emprise du petit écran sur notre progéniture et donc « les risques de débordements ».

 

Lorsque j’écris que s’attaquer à des biens associatif est une façon consciente ou inconsciente de remettre en cause les liens sociaux que l’on tente de créer, je ne fais pas de ces jeunes des philosophes en herbe pour lesquels ces actes de vandalisme seraient le résultat d’une longue analyse sociologique. Leurs agissements sont stupides au même titre que les jeunes des cités qui brûlent les voitures de leurs propres voisins alors que ces derniers connaissent les mêmes difficultés à vivre qu’eux. Mais toute violence prend sa source dans un vécu, dans une situation, une expérience. C’est la manière dont ils expriment leur mal-vivre qui est imbécile. Mais en ont-ils conscience ? Loin de les excuser ou de leur apporter du crédit, je pense que nous devons (la société) nous pencher sur les causes de la délinquance surtout dans notre « petite ville ». Il est plus facile d’y travailler sur une commune de 5 500 habitants que sur une de 30 000 habitants. Nous ne devons pas gâcher cette chance qui nous est offerte en nous réfugiant derrière un contexte sociétal inéluctable.

 

La disparité des revenus et l’émergence de « l’argent facile » (économie parallèle, sport, jeux de hasard, revenus disproportionnés de certains gros actionnaires) contribue également, et en cela nous sommes tout à fait d’accord, à accentuer la dévalorisation du travail.

 

Devenir millionnaire grâce à un jeu télévisé ou plus simplement en grattant un petit bout de papier demeure le rêve des plus démunis. On maintient les citoyens dans une sorte de rêve un peu embrumé où les millions tombent à profusion… si la chance nous sourit ! Le slogan de N. Sarkozy, « travailler plus pour gagner plus » a leurré un temps le salarié plein de bonne volonté qui voyait à travers cela sa bonne volonté récompensée. Or aujourd’hui, on s’aperçoit que l’on travaille certes plus, mais que nos revenus ne cessent de fondre comme neige au soleil.

 

Enfin, vous posez la question du Comité de Coordination pour le Développement Economique et Industriel de notre Bassin de Vie. Quelques villemuriens, à l’époque du conflit MOLEX avaient constitué, autour du Père Philippe BACHET, un comité de soutien qui avait pour but de sensibiliser les citoyens à ce qui n’était pas seulement le problème des salariés de cette structure, mais bien le problème de toute une ville. Après la signature du plan social, ce comité a souhaité poursuivre l’action engagée et s’est transformé en une association collégiale dont l’objectif est d’œuvrer, comme son nom l’indique, pour le développement économique de notre ville et des environs. La première réunion publique a rassemblé une centaine de personnes aux Greniers du Roy. Depuis sa constitution, l’association s’est organisée en diverses commissions avec notamment une commission chargée de travailler directement avec les salariés de « La Mie Occitane » dont l’emploi s’est trouvé menacé au même moment. Ce groupe de travail a, entre autre, établit un plan de développement avec prévisionnel à l’appui. Ce document a été affiné grâce à l’aide de professionnel, adhérents de cette association et a pour but d’appuyer la demande de poursuite de l’activité auprès des instances décisionnaire. C’est d’ailleurs cette association qui avait organisé le rassemblement devant la mairie de Villemur, rassemblement dont il est fait allusion dans le journal municipal qui s’est abstenu d’indiquer qui en étaient les organisateurs ! Les autres commissions sont axées sur la création d’une pépinière d’entreprises, les énergies renouvelables et le développement durable, la connectique, l’agro-alimentaire…

 

Vous pouvez retrouver un certain nombre de compte-rendus des réunions de ce comité de coordination sur notre blog.

 

Pour conclure, je pense que nous nous retrouvons sur bon nombre de réflexions et d’analyses. Toutefois, nos « papiers » ne sont pas exhaustifs et vos précisions seront toujours les bienvenues.

 

Au plaisir de vous lire,

 

Catherine TIZON

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